RE 2020: Cap sur la sobriété énergétique
L’immobilier est un gros consommateur d’énergie. En France, le secteur du bâtiment représente 44 % de la consommation d’énergie et près de 25 % des émissions de CO2. Afin de palier à cette importante perte le Grenelle de l’environnement de 2007 avait fixé à la France un objectif très ambitieux : diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à horizon 2050, par rapport à ses émissions de 1990, notamment grâce à :
- Des bâtiments neufs produisant tous plus d’énergie qu’ils n’en consomment
- Une massification de la rénovation des bâtiments existants via des techniques d’isolation par l’extérieur, des changements de menuiseries afin de viser une rénovation du parc immobilier existant et d’améliorer le niveau de performance énergétique.
L’immobilier neuf permet de construire de nouveaux logements adaptés à nos usages et modes de vie. Plus confortables, équipés de la fibre, bien isolés phoniquement des voisins et surtout thermiquement pour éviter de trop consommer.
La dernière réglementation thermique en vigueur était la RT2012 et même si elle était satisfaisante sur plusieurs points elle n’était pas suffisante pour faire face au réchauffement climatique et aux enjeux d’aujourd’hui. Il faut veiller à notre empreinte écologique. C’est la raison pour laquelle nous ne parlons plus de réglementation thermique (RT) mais de réglementation environnementale (RE).
Lutter contre le changement climatique
C’est ainsi que la RE 2020 est née. Elle devait rentrer en application dès 2020. Malheureusement, le contexte mondial avec l’épidémie de Covid-19 et le retard pris par les constructeurs pour s’approvisionner sur les matériaux nouvelles générations, a décalé sa mise en application à janvier 2022. Désormais, tout nouveau permis de construire déposé doit être en conformité et répondre aux critères de la RE2020
À travers cette nouvelle réglementation, trois objectifs sont fixés aux futures constructions :
- Donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonation de l’énergie
- Diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments en privilégiant l’utilisation de matériaux mixtes (biosourcés, géosourcés, recyclés)
- Garantir le confort intérieur des habitants soit la fraîcheur en été en cas de forte chaleur soit la chaleur en hiver
Modifier les modes de chauffage
Alors que l’utilisation du gaz est actuellement majoritaire dans les logements neufs (chaudières individuelles à condensation), la RE 2020 compte imposer la sobriété énergique par une mesure radicale : l’exclusion du chauffage au gaz dans le neuf au profit de solutions non fossiles. On trouve alors des solutions telles que l’installation de pompe à chaleur (PAC), de chauffage biomasse, de solaire thermique, de réseau de chaleur.
Comment ? En imposant des seuils maximal d’émission de gaz à effet de serre.
En maison individuelle, le nouveau seuil (4 kgCO2/m2/an) sera applicable dès l’entrée en vigueur de la RE 2020, tandis que dans les immeubles avec les logements collectifs, la transition se fera progressivement, entre 2022 et 2024, pour atteindre le seuil de 6 kgCO2/m2/an.
Afin d’empêcher le retour massif du radiateur électrique, le recours à la chaleur renouvelable sera systématisé par le biais d’un seuil maximal de consommation d’énergie primaire non renouvelable.
Réduire l’impact carbone lors de la construction et de l’utilisation des matériaux
Pour diminuer l’impact carbone des bâtiments, les pouvoirs publics souhaitent que soit pris en compte l’impact de l’ensemble des matériaux et équipements utilisés lors de la construction mais aussi pendant toute la durée de vie du bâtiment.
Le but est de diminuer les émissions des secteurs industriels d’au moins 30 % en 2030 par rapport à 2013. Cette décision devrait avoir pour conséquence de développer l’usage du bois et des matériaux biosourcés dans les nouvelles constructions.
Améliorer le confort même en cas de canicule
Compte tenu du réchauffement climatique, les épisodes caniculaires sont récurrent et malheureusement appelés à se multiplier. Pour faire face à ce phénomène, la RE 2020 prévoit un indicateur de confort d’été qu’il sera interdit de dépasser, soit une période de 25 jours durant laquelle le logement serait continument à 30 °C le jour et 28 °C la nuit. Une adaptation géographique de ce seuil est prévue pour tenir compte des spécificités des territoires. Des solutions de climatisation dites passives sont alors mises en place : végétaliser les projets, être attentif à la forme et à l’orientation du bâtiment, privilégier des appartements traversants permettant une bonne aération naturelle, choisir les bonnes protections contre le soleil, installer des brasseurs d’air ou des puits climatiques…